MON EXPÉRIENCE DE L’ALTERNANCE | ADRIEN VAGINAY
Je m’appelle Adrien VAGINAY, j’ai 26 ans. Après avoir obtenu mon bac en 2010, j’ai intégré la filière LLM droit franco-allemand proposée conjointement par l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’Université de droit de Cologne. C’est donc en Allemagne que j’ai réalisé ma première année d’études supérieures.
Si cette expérience a été un échec sur le plan académique, celle-ci s’est en revanche révélée extrêmement enrichissante sur le plan humain ! Je suis revenu en France après cette première année afin de reprendre un cursus plus « traditionnel » à l’Université de droit d’Orléans (mon université de rattachement). Je suis sorti diplômé d’un Master 2 en droit des affaires et fiscalité.
À l’issue de mon stage de fin d’études, j’ai été embauché au sein du département droit des sociétés du cabinet d’expertise comptable qui m’avait alors accueilli en tant que stagiaire. Cette première prise de poste m’a permis de me spécialiser dans les cessions d’entreprises, j’étais donc en contact permanent avec mes clients chefs d’entreprise.
Dans le même temps, j’obtenais mon examen d’entrée au Centre de Formation à la Profession d’Avocat (CFPA).
Après un an de CDI, je me suis finalement décidé à intégrer le programme « Management et Stratégie des Organisations » (MSO) proposé en alternance par IDRAC Busines School. Aujourd’hui je partage donc mon temps entre IDRAC Business School et mon entreprise d’accueil : le Crédit Agricole Technologies & Services, où je travaille en tant que consultant MOA.
Pourquoi une école de commerce et pourquoi IDRAC Business School ?
Une multitude de raisons m’ont poussé à franchir les portes d’une école de commerce :
> Curieux de nature, pour ne pas dire « touche-à-tout », j’ai toujours voulu intégrer une école de commerce. Pourquoi ? Parce qu’en choisissant bien sa formation, on peut y acquérir des compétences multiples/transverses dans un environnement propice aux idées innovantes ! De façon plus pragmatique, les écoles de commerce sont également de formidables vecteurs pour le réseau. A l’université c’est différent, surtout en droit : l’individualité prime, on se focalise sur l’aspect « théoricothéorique » et l’environnement est assez sclérosé, déconnecté de la réalité… Même s’il faut bien l’admettre, certaines professions comme celles d’avocat font a posteriori le bonheur des personnes qui aiment apprendre des choses dans des domaines qu’elles ne connaissent absolument pas !
> Dès ma sortie du lycée, je savais que je voulais faire du droit et travailler avec les entreprises. Ma voie était donc toute trouvée : la profession d’avocat d’affaires me permettait de concilier ces deux exigences. Mais mon expérience en tant que juriste m’a aussi permis de dresser rapidement un constat : accompagner au mieux un chef d’entreprise suppose de partager sa vision, de connaître sa réalité. Penser pouvoir accompagner un dirigeant en faisant abstraction des paramètres qui ne relèvent pas de son domaine de compétences, c’est prendre le risque de faire dans le « quick and dirty » et ce n’est vraiment pas ma philosophie.
> Mon passage en cabinet d’expertise comptable m’a également fait prendre conscience d’une chose : on ne s’improvise pas manager, le management… ça s’apprend ! Il n’y a rien de pire qu’un(e) manager « parachuté(e) » par la direction, dont le poste a été pour lui/elle moins une reconnaissance de ses qualités managériales qu’une
promotion par défaut.
> Sur le plan « macro » il se trouve que les professions du droit connaissent actuellement une transformation profonde, notamment digitale : IA, émergence des Legaltech (comme Legalstart, Legalvision ou encore Captain Contrat). Les professionnels n’ont donc que trois options : pédaler à contre-courant, rester passifs / dans l’expectative face au changement… ou prendre les devants et accompagner cette transformation. J’ai choisi la troisième option : pourquoi se focaliser sur les risques pesant sur les métiers existants quand on peut tirer profit d’une transformation ? Cela vaut pour les professions juridiques, mais aussi pour toutes les spécialités : aucun secteur d’activité ni aucune profession n’est épargné, pas même les activités à forte valeur ajoutée ! A cet égard, la formation MSO dispensée par l’IDRAC présente un sérieux atout : la transversalité des compétences acquises.
Cette transversalité permet en effet aux étudiants de relever les défis liés aux évolutions (du marché, de la société, des technologies…) et les rend par ailleurs très mobiles d’un point de vue « métiers ». S’imaginer aujourd’hui que nous ferons le même métier toute notre vie, à l’instar de nos prédécesseurs, est une hérésie : les métiers ont toujours connu des mutations et cela sera encore plus vrai demain, car les innovations technologiques et l’évolution des habitudes des clients / consommateurs / usagers obligent les entreprises à être toujours plus réactives afin de s’adapter aux tendances du marché.
> Enfin, il se trouve que je souhaite débuter ma carrière dans l’une des sociétés d’avocats des Big Four. Or au-delà d’une compatibilité sur le plan des valeurs, ces cabinets recrutent de préférence des profils aux qualifications multiples : M2 droit des affaires et/ou droit fiscal ET Bac +5 en école de commerce. Je n’ai pas choisi d’intégrer une école de commerce afin de satisfaire à cette exigence, cela aurait été une erreur de ma part. Mais il se trouve que ladite exigence est en adéquation avec mes motivations premières, exposées ci-dessus.
Pourquoi avoir opté pour l’alternance ?
1) Parce que l’alternance est un formidable levier pour l’insertion sur le marché du travail. Alors vous allez me dire « certes, mais vous y êtes déjà entré sur le marché du travail », ce à quoi je vous répondrai « c’est vrai ». Mais mon année d’alternance au sein du CA-TS m’a permis d’acquérir des compétences en maîtrise d’ouvrage (MOA) informatique sur un système d’information (SI) bancaire. Or, il s’agit pour moi d’une plus-value importante car ces compétences me donnent un avantage certain sur un marché du droit en pleine transformation digitale. Car aujourd’hui si pour être juriste il faut être un bon technicien, avoir des soft skills voire des hard skills valorisables est un vrai plus. Néanmoins demain, ce ne sera plus seulement un « plus » mais une exigence.
2) Parce qu’après une année de CDI, il était difficile pour moi d’envisager une année de cours à plein temps. En effet, je ne suis jamais mieux que sur le terrain !
3) Parce que d’un point de vue financier, l’alternance est très avantageuse. En arrivant à Nantes après avoir démissionné de mes fonctions, j’avais naturellement besoin d’une source de revenus. L’alternance m’a permis de concilier cet impératif avec ma volonté d’intégrer une école de commerce : je suis rémunéré pour mon travail et mon entreprise prend en charge les frais d’inscription de l’école.
Ma formation : Bac+5 Management et Stratégie des Organisations
Ma formation actuelle est un Bac +5 en Management et Stratégie des Organisations (MSO). Comme je le disais, ce qui m’a intéressé dans cette formation c’est d’abord son contenu. En effet, les matières abordées sont transversales et permettent d’adopter une vision « top management » : management des risques, des crises, des parties prenantes, pilotage du capital humain, transformation digitale et organisationnelle, analyse financière etc. Et elles ne sont pas traitées (uniquement) de façon « silotée » ! En effet, les étudiants ont des temps forts dans l’année durant lesquels ils doivent faire appel aux connaissances acquises dans les différents cours afin de résoudre des cas concrets. Cette approche pluridisciplinaire rend la formation théorique mieux adaptée au monde du travail : en entreprise on ne va pas vous demander de représenter une matrice ou de faire un calcul pour répondre à une question isolée, on vous demande de résoudre un problème nécessitant de faire appel à des compétences diverses.
Ce qui m’a également séduit dans cette formation, c’est le fait qu’elle ne peut être réalisée qu’en alternance. En plus d’être un tremplin sur le marché du travail, l’alternance me permettait de toujours garder un pied sur le terrain et de m’y retrouver financièrement parlant.
Mon avis sur l’alternance
Je recommande vivement l’alternance aux futurs étudiants. Pour avoir d’abord fait 5 ans d’études en formation initiale, dans « le dur », je peux vous l’affirmer : on n’apprend jamais mieux que sur le terrain ! Si les formations initiales permettent en principe d’accumuler plus de connaissances théoriques, ce que les entreprises recherchent ce sont avant tout des personnes qui ont des savoir-être/faire et qui sont capables d’être opérationnelles rapidement.
Je prends l’exemple de ma formation juridique initiale : demandez à un étudiant en droit qui n’a jamais fait de stage d’établir un contrat, de rédiger des conclusions dans le cadre d’un litige ou encore de dresser un procès-verbal d’assemblée générale… il en sera tout simplement incapable. Il saura de quoi on parle, quelles sont les mentions obligatoires, il connaîtra les règles applicables à telle ou telle situation… mais il ne saura pas faire.
Le « jackpot » pour un alternant qui se plaît dans son entreprise, c’est de pourvoir un CDI à l’issue de sa formation. Et autant dire que si ça « matche » entre l’alternant et son employeur, c’est une issue très probable ! Pourquoi un employeur embaucherait en externe alors qu’il a en interne une ressource qu’il sait compétente, immédiatement opérationnelle et déjà intégrée aux équipes ?
Adrien VAGINAY | BAC+5 « Management et Stratégie des Organisations » IDRAC Business School Campus de Nantes